
Dans le système capitaliste, l’objectif principal des entreprises est de faire du profit. Toutefois, ce bénéfice n’est pas seulement mesuré en termes absolus, c’est-à-dire combien gagne une entreprise, mais surtout en termes relatifs, c’est-à-dire par rapport au capital investi. Cette relation est appelée profits sage.
Selon Karl Marx, les profits judicieux ont tendance à diminuer à long terme. C’est pourquoi, pour augmenter la productivité et réduire les coûts, les entreprises investissent de plus en plus dans la technologie, l’automatisation et les machines, ce que Marx appelle le « capital stable », et moins dans le travail humain, alias le « capital variable. » Cependant, le travail humain est, selon Marx, la seule source de valeur nouvelle. Les machines servent à accélérer la production, mais elles ne créent pas de valeur par elles-mêmes, elles ne transfèrent que la valeur déjà contenue dans les moyens de production.
Le résultat est un paradoxe : plus le capitalisme se développe, plus la productivité augmente, mais moins il peut produire un profit proportionnel au capital investi. Cela conduit, avec le temps, à une tendance à la baisse du profit sage, ce qui n’est pas immédiate, mais structurellement inévitable.
Pour contrer cette tendance, le système a cherché au fil du temps plusieurs solutions temporaires, telles que la réduction des salaires, l’augmentation de l’exploitation de la main-d’œuvre, la délocalisation vers des pays à bas coûts, l’expansion de nouveaux marchés et la Ces mécanismes peuvent ralentir la chute du profit, mais ils ne le résoudront pas. En fait, ils ont tendance à aggraver d’autres contradictions, telles que le chômage, la précarité, la crise environnementale et l’instabilité sociale.
Cette dynamique s’est clairement manifestée depuis la crise des années 1970, lorsque la longue phase de croissance d’après-guerre a été close. Depuis lors, le capitalisme est entré dans une phase de crise structurelle, qui est cycliquement récurrente, mais sans véritables solutions durables. La transition vers le néolibéralisme dans les années 80, le financement de l’économie, la mondialisation et la révolution numérique étaient autant de tentatives de relancer les profits, mais ils ont produit un monde plus inégal et plus instable.
Et c’est dans ce contexte de crise permanente de la capitale que l’on lit les affrontements impérialistes actuels. Quand le capitalisme ne peut plus grandir pacifiquement, il commence à recourir à des formes de concurrence de plus en plus agressives, conduisant à des conflits ouverts. Les guerres et les tensions internationales que nous assistons aujourd’hui, de la guerre en Ukraine, au conflit au Moyen-Orient, aux tensions entre les États-Unis et la Chine, ne sont pas des épisodes isolés, mais des expressions de la crise du capitalisme mondial.
Les grandes puissances se heurtent non seulement pour des motifs idéologiques ou politiques, mais surtout pour le contrôle des ressources, des marchés, des itinéraires énergétiques et des zones stratégiques. C’est ce que Marx aurait appelé un affrontement entre capitalistes impérialistes, c’est-à-dire entre blocs économiques qui, en l’absence de nouvelles possibilités d’expansion pacifique, rivalisent pour la domination du monde avec des outils politiques, économiques et militaires.
Bref, la chute judicieuse à but lucratif est la clé pour comprendre non seulement les crises économiques, mais aussi les guerres et les conflits géopolitiques de notre époque. C’est une dynamique interne du capitalisme, qui révèle ses limites historiques et son incapacité croissante à assurer un développement équilibré, pacifique et durable. Tant que le système tiendra, c
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camarade Massimo Caterini page Facebook